lundi 19 décembre 2011

La cote 400 ( Sophie DIVRY)

(...) pour écrire,(j'y ai beaucoup réfléchi aussi) il faut avoir un problème sexuel. C'est évident. Ou trop de libido ou pas assez. C'est au choix. Mais, écrire, c'est sexuel. Alors, vous comprenez que , moi, au milieu de tous ces livres, avec Martin, là, quand il est à la porté de mes bras ? Heureusement qu'il y a deux mille ans de civilisation derrière moi et le ficus entre nous, sinon... (...)


Ed Les allusifs ISBN 978-2-923682-13-6

samedi 29 octobre 2011

Les lois de l'univers sont contre nous (P. Barthélémy -oct 2011)

Les lois de l'Univers sont contre nous

"Si quelque chose peut mal tourner, cela tournera mal." Etablie empiriquement à la fin des années 1940 par un ingénieur de l'US Air Force qui lui donna son nom, la loi de Murphy, ou loi de la guigne maximum, est dotée d'amusantes extensions dont la plus célèbre est sans nul doute la loi de la tartine beurrée : "La tartine tombe du côté du beurre." D'aucuns expliquent instinctivement le phénomène en disant que la couche de matière grasse provoque une dissymétrie du moment d'inertie du toast ou de son aérodynamique. En réalité, dans une étude aussi pleine de science que d'humour britannique, publiée en 1995, dans l'European Journal of Physics, Robert Matthews a montré que le beurre, si déterminant pour le goût, n'était que quantité négligeable dans l'histoire : si la tartine atterrit du mauvais côté, c'est tout simplement, prouve cet article, parce que les lois de la nature sont contre nous. L'examen de la chute de la tartine beurrée met en lumière le caractère profondément maléfique de l'Univers. On s'en doutait, à regarder le journal télévisé, mais une preuve scientifique vaut mieux qu'une supputation.
Robert Matthews passe au crible la dynamique du toast tombant d'une table. Glissement, friction, rotation, tout y passe. La première conclusion est que la tranche de pain (de baguette ou de pain de mie, les deux sont étudiés) n'a en général pas le temps de faire un tour complet. On aurait pu s'arrêter là et passer au corollaire de cette loi, à savoir : "La probabilité pour qu'une tartine tombe du côté beurré est directement proportionnelle au prix du tapis." Mais Robert Matthews s'intéresse à la physique et non à l'économie, et il aime visiblement aller au fond des problèmes.
Comme on peut s'en apercevoir en lisant les formules dont son article est émaillé, l'élément principal qui provoque le drame de la tartine, si l'on met de côté votre maladresse ou le fait que vous n'auriez pas dû vous rincer à la vodka hier soir, est la hauteur de la table. Or, celle-ci est directement déterminée par la taille de l'humain moyen, qui est elle-même le résultat de l'évolution.
La bipédie que nos lointains ancêtres ont acquise il y a quelques millions d'années est un facteur qui limite de notre taille pour des raisons de sécurité : si l'homme marchait à quatre pattes, il ne risquerait pas, même en mesurant plus de 3 mètres, de se briser le crâne à la moindre gamelle. La hauteur de la table dépend donc de la résistance de nos os à la chute, donc de la structure de la matière, de la masse du proton et de l'électron et de la constante de la structure fine qui régit la force électromagnétique assurant la cohérence des atomes. Sont aussi impliquées la vitesse de la lumière (pour le calcul de l'énergie) et les lois de la gravitation. Au final, tous les organismes humains sont destinés à expérimenter à leurs dépens la loi de Murphy appliquée à la tartine, ce en raison des constantes fondamentales de l'Univers fixées lors du Big Bang.
Pour confirmer son étude, Robert Matthews a, en 2001, fait effectuer un immense test en recrutant des écoliers dans tout le Royaume-Uni. Sur plusieurs milliers de chutes de tartines, 62 % de celles-ci ont atterri côté beurré, ce qui est significativement plus que ce que le pur hasard autoriserait. Et il y a une explication pour les 38 % qui ont fini à l'endroit : on avait beurré le mauvais côté.



Pierre Barthélémy est journaliste et auteur du blog Globule et télescope.

vendredi 2 septembre 2011

Le plus beau vers de la langue française (René de Obaldia)

« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »


Voici, mes zinfints
Sans en avoir l'air
Le plus beau vers
De la langue française.

Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin...


Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
« Le geai volumineux picorait des pois fins »

Et bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D'une main moite
A écrit :

« C'était l'heure divine où, sous le ciel gamin
LE GEAI GÉLATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN »

Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s'identifie
A l'oiseau sorti de son nid
sorti de sa ouate.

Quel galop !
Quel train dans le soupir !
Quel élan souterrain !


Quand vous serez grinds
Mes zinfints
et que vous aurez une petite amie anglaise
Vous pourrez murmurer à son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :

« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »

Admirez comme
Voyelles et consonnes sont étroitement liées
Lez zunes zappuyant les zuns de leurs zailes.
Admirez aussi, mes zinfints, 
Ces gé à vif
Ces gé sans fin
Tous ces gé zingénus qui sonnent comme un glas :
Le geai géla ... Blaise ! Trois heures de retenue.
Motif : 
Tape le rythme avec son soulier froid
Sur la tête de son voisin.
Me copierez cent fois : 
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin.



René de Obaldia   ( cliquez là : brève bio)
extrait de Innocentines - 1969
cité dans En rires Ed Seghers p 111-112

jeudi 18 août 2011

Bulletin

la soupe universelle manque soudain de liants,
ne crois tu pas ?
fade viscosité sur les muqueuses lasses
dans la marge surlignée"peut mieux être"
clamé avec certitude  par le bulletin de situation
coincé entre deux restrictions
( pas tubulaires mais assurément aléatoires)

Hélas ! C'est une tragédie
La couverture de glace
résiste, persistante, aux connections alternatives

Pour échapper aux mornes perspectives
l'été plus vieux adopte l'oeil focal
et lie l'esprit décapant aux éclats à venir

Hélas encore !
Contre tout diagnostic, la grande lessive
des sorts pointe une bouche hilare qui dévore tout l'horizon
Ingratitude des bourses cardiaques



dimanche 26 juin 2011

Koa ki ya

c'est koa ki ya au fond d' ta tête
hush hush qui s'agite qui tempête
c'est koa ki ya au bord d' ta bouche
mâche galimatias  c'est top louche

t'as pas fini d'chater ou koua
hush hush t'es vraiment trop blonde
pas la peine d'faire les cent pas
y r'viendra plus ton roi du monde

fais pas la fière ma toute belle
hush hush j'm'en tape à donf de ton histoire
l'bonheur y  fuit cet infidèle
j'vais pas chialer j'ai pas d'mouchoir

y'a  la soif  ma pute ma souveraine
hush hush file moa d' koa m'payer à boire
ou zalors, dégage presto d'mon bout trottoir
C'est koa ki ya ? ouais,  c'est toa ki m'gènes

lundi 4 avril 2011

Fesse : un article de la désencyclopédie

Dérivé du bas latin fissa (la fissure) ou de l'arabe fissa, fissa (dépêchons-nous cf. avoir le feu aux fesses), le terme fesse était initialement employé pour le sillon, raie ou pointillé selon lequel on peut découper un primate en deux parties égales. Ce sens peu politiquement correct fut abandonné en 1984 après le découpage de Madonna par une horde de fans en folie. Fesses désigne maintenant les deux lobes charnus et désirables du corps humain situées en bas du dos, en haut des cuisses, de part et d'autre de la raie originelle. On les désigne parfois collectivement sous le terme de derrière (pour les hommes), croupe (pour les femmes), d'arrière-train (pour les chevaux) ou, plus vulgairement, de cul (pour les enfants et les bouteilles). Elles sont séparées par la raie des fesses, dans le bas de laquelle est situé l'anus, trou servant à proférer des pets.

Sommaire  1 Anatomie et Physiologie des Fesses 2 Les fesses et les Saisons 3 Les fesses et les quatre éléments 4 Imaginaire et Fantasmatique 5 Ce qu'en dit la science

Anatomie et Physiologie des Fesses

Les fesses sont faites de graisse, de silicone, de cellulose, de fromage blanc et d'une certaine quantité de muscles. Dans le cas des espèces comestibles, ce sont ces muscles, les fessiers, qui présentent le plus d'intérêt gastronomique. D'une manière universelle et générale, les femmes ont des fesses beaucoup plus rondes, plus tendres et plus saillantes que les hommes. Les leurs sont souvent sèches, musculeuses et parsemées de foliculite. Certaines ethnies ont des fesses particulièrement proéminentes. En 1810, une Martienne particulièrement fessue fut emmenée à Londres pour être exposée comme phénomène de foire. Son périple se poursuivit à Paris où elle mourut en 1816. La dépouille de la Vénus martienne a été rendue à la République Populaire Martienne, en 2002 au cours d'une émouvante cérémonie. Le rôle des fesses est de permettre une station assise confortable, position préalable à la position couchée, caractéristique de la plupart des humains du début du 21e siècle. Le gonflement des fesses chez les homo sapiens viendrait selon Sir Charles Darwin d'une trop forte consommation de bière.

Les fesses et les Saisons
La peau des fesses, qui se détache naturellement à la fin de l'automne, a un statut particulier. Dans de nombreuses civilisations, c'était une monnaie d'échange fort prisée, souvent utilisée pour régler des achats luxueux. D'où l'expression ça coûte la peau des fesses. Dans certaines pathologies, apparaissant surtout au cœur de hiver, les fesses ont tendance à se réfugier à l'intérieur du corps. Le chirurgien orthopédiste utilise alors un tire-fesse pour les remettre en position de fonctionnement. Au printemps, l'éclosion des pince-fesses, est l'occasion de parties de fou-rire dans l'herbe folle. Il arrive qu'on s'y mêle des fesses d'autrui, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Les chaleurs caniculaires de l'été sont propices à la levée des tabous et à l'exposition de millions de fesses aux ardeurs des rayons ultraviolets et sexuels. De nombreux estivants attrapent alors le feu au fesses et doivent sauter dans le premier avion pour le Groenland.


Les fesses et les quatre éléments
Depuis l'antiquité, on a connaissance de l'intime relation qui existe entre les fesses et les quatre éléments. Terre: la terre est l'élément pour ainsi dire naturel des fesses, ce qui se retrouve par exemple dans l'expression cul-terreux, assis le cul par terre... Eau: la très hypocratique Rika Zaraï nous a rappelé les bienfaits des bains de siège aux Entretiens de Bichat de 1991. Feu: l'expression avoir le feu aux fesses peut soit dénoter le fait d'être pressé de façon très générale, soit d'avoir très envie de façon très particulière. Mais il convient de ne pas trop faire de différence entre ces significations: Il n'y a guère de distance d'une fesse à l'autre, disait Sacha Guitry. Air: vous lirez avec profit l'article consacré au pet.

Imaginaire et Fantasmatique
De tous temps les fesses ont été considérées comme une partie intime et érotique du corps au même titre que l'estomac, le nez, les aisselles et le dessous des pieds. Elles sont l'objet d'un tabou: on ne doit pas s'adresser à quelqu'un en le regardant dans les fesses ; il ne faut pas montrer ou toucher du doigt les fesses d'autrui (ni insérer ledit doigt entre les dites fesses). Les fesses ne doivent être utilisées que dans l'intimité, par exemple dans la rue, sur une plage ou dans les transports en commun.

Ce qu'en dit la science
Pour Desmond Morris (Le Singe nu, 1967), les fesses féminines seraient rondes pour attirer le mâle lorsqu'ils s'accouplaient encore en levrette. Cette position contre nature appartient donc bien au passé, d'autant qu'elle peut donner des idées. Critiques: pourquoi les autres guenons ont-elles de petites fesses ? Desmond Morris explique la rondeur des seins par le redressement de l'humain (retrait des fesses et exposition des seins) favorisant l'évolution vers le face à face et donc la position du missionnaire. Ce fin observateur a même remarqué que l'aréole des seins s'était colorée, à l'instar de la vulve, accentuant le déplacement d'intérêt. Dès lors cela pourrait expliquer la pratique de la cravate de notaire, au risque de l'extinction de l'espèce ? cela n'explique pas la passion de certains pour les fesses féminines. pourquoi les fesses des femelles humaines sont-elles toujours aussi rondes ?

Pour passer un moment hilarant au possible aller à http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Fesse et pratiquer éventuellement une chasse au mot certains sont succulents

lundi 14 février 2011

Le ciel & toi & moi de Marlène TISSOT sur Mon Nuage

Le ciel & toi & moi



Par la fenêtre

une lune-sourire

au tracé aiguisé

sur l’encre du ciel

et les étoiles partout

comme des petits yeux

moquant ma nuit

sur le canapé

d'autres poèmes et textes  de Marlène TISSOT sur Mon Nuage

mercredi 2 février 2011

Glonk

Glonk fit le Pril en sortant du sas
Drôlement épicé ce langourmant voyage
Je baverais bien un gigaglocus d’or
Si mes esquilles ne tymponaient pas tant

Après de longs instants de réflexions
Peu avantageuses pour l’air ambiant
Le Pril s’orna de branchulules annexes
Qui clairement se poulpenchèrent en rond

Glink fit le Prul  bougalayant ses dicottons
Ce n’est pas encore tojourdui mon coeur
que nos pas s’agglutoniqueront sans pelure
Ce Pril glonkonnant vaut pourtant le détour

J’en référerais bien au manitou Pral
Si ce dernier n’était pas si mutationnable
Hélas pour ma sobriante forumidée
Je crains qu’elle ne titanicrase l’entourage

Ni Pril ni Prul ni Pral ne  virent surgir la Prol
Girant ses crocadans d'un vaste embrasement
Elle condamna les festilujoies temporelles
Au glouk vibriolant des sinistrosages

Faut-il vous le préciser en première page
Nul n'entendit  jamais plus glonker un Pril
Nul ne vit jamais plus du Prul les dicottons 
et croyez le Pral ou pas, c'est fort dommage.

samedi 15 janvier 2011

Fait divers

Que dit l'horoscope ? le crédit ? la voisine ?
crotte sous la semelle et merde en plein ciel
je te tourne le dos en croisant tes doigts
je vote pour la réalisation de mes voeux
sans consultation externe ni interne
Grrrrrreueueueue Arghhhhhhhhhhhh
le cri encore flou qui flotte dedans ma tête


Tumeurs dans le ventre escarres sur la langue
pression dépression odeurs superposées
plâtre et attelles couverture universelle
un pied sans l’autre glisse et vers quoi
les poings dégriffés les yeux déchirés
Grrrrrreueueueue Arghhhhhhhhhhhh
le cri comme un pou noyé au fond de l’être


Savez vous au corps planter des clous?
sans bruit à la mode de l'indifférence
ha ! ça ira ça ira ça ira par ici pas par là
le point de perspective sans infini
c'est nini c'était bête peu de chose
Grrrrrreueueueue Arghhhhhhhhhhhh
le cri pauvre fou pendu à vos fenêtres

jeudi 6 janvier 2011

Pandémie

Piquer en liberté Sauter de a à z
Comme on va de mouton en mouton
Se faire trancher la tête

En rang, dévoiler ses hauts  ses bas
Certes, plus de laine que de soie
la vie suspendue à l'œil du thermomètre

Que je malaxe Que je trifouille
Les mondes clés sont prisonniers 
de l'autre côté de la lorgnette

Expertise  mot de passe et passe droit
Ciel, que mon grimoire me manque
Va, clarine, bêle bêle à perdre haleine

L'herbe est bien trop cliché
à écouter sonner le temps
sur ton versant de l'aiguille

et tra la la et ran tan plan
un sabot à la fois, tout doux
rien ne presse, faut pas glousser.

et la pandémie, alors ?
Enchantée, moi aussi !
comme la poudre d'escampette...