mercredi 25 mars 2009

Le chat et la souris

Un œil jaune brillant comme une pleine lune Observe l’ombre humide où se cache fragile L'infime étincelle aux moustaches tremblantes Un ventre innocent courant courant après le jour Au loin déjà s’entend l’aboi du crépuscule L’heure des plaintes qui soufflent les consciences Pour libérer la Chose de sa prison de hontes sur les champs ténébreux aux frontières fuyantes La bête tentaculaire alors coule anonyme sa pelisse noire sur des muscles bottés Traquant sa proie, elle sème son venin, sans aucun état d’âme, avide et terrifiante L’haleine carnassière s’abat comme un fléau Tandis que la griffe taille, le croc lui déchiquète Un scintillement d'étoile piqué sur la poitrine se meurt en lambeaux, si vite anihilés. Souvenez vous, oui souvenez vous, vous qui tirez les rideaux pour mieux dormir, du vol lourd des corbeaux à vos portes et des départs de trains sans lendemain Il fait nuit en plein jour

Elucubrations

j'en ai assez la triste dondaine ras la patate la sombre dondon assez de tout la itou lalère trop de rien la itou tin tin c'est peu de l'écrire traderi déra c'est pire de le vivre flagada tsoin tsoin ça rime ou pas patati patatère j'en ai rien à faire etc et caetera

La croisière s'amuse

La formule certes fumeuse fit une entrée plutôt discrète tandis qu'un balai sémillant filait de bien curieuses pointes Secret Man n'était pas un numéro il colla la formule à l'ombre gare gare aux poulets du balcon qui gloussaient : le temps, le temps, le temps. Quand le jour chut sur la place un juge sentencieux s'écria : La joute s'est dressée sur l'amer le verdict tombera à pic ! La mouette rieuse faisant fi de l'oracle s'empara du pilote de vert paré l'entrainant dans un tourbillon de piques et de glaces où miroitait l'ambroisie C'est alors que tout juste sorti de la fosse Dieu parut comme un jour de gloire pompeusement vêtu de son royal silence aussi débonnaire qu'une mort subite Ne doutez pas de la solution finale

Poulailler

Il y a là bas, un poulailler. On sait que c'est un poulailler parce qu'on entend glousser et caqueter les poules de loin. Elles gloussent et caquètent, oui. A l'odeur, on devine aussi qu'elles vivent là, sur leurs perchoirs, dans le poulailler. On devine aussi le bruissement des plumes secouées, le grattement des pattes cherchant une meilleure prise. Bien sûr, on ne peut pas les voir. Le poulailler n'a pas de fenêtre, et même si la porte ne semble pas close, elles ne sortent jamais. Alors on ne peut que supposer qu'il y a là, serrées les unes contre les autres, toutes sortes de poules. Des blanches, des rousses, des brunes et même, peut être, une ou deux noires. Plus rarement, traversant les parois du poulailler, on perçoit comme un coup de tonnerre le claironnement d'un coq. Un coq à la voix poussive et éraillée qui ne fait plus honneur au jour mais qui parade encore malgré son bec ébréché et ses ergots usés. Aucune poule ne l'écoute plus depuis belle lurette mais elles le laissent parader en paix : il a de belles couleurs. Si on approche discrètement du poulailler(les poules se taisent dès qu'elles se croient espionner) et qu'on patiente, on finit par comprendre. Il faut beaucoup de persévérance parce que les poules en gloussant, se répètent abondamment. Bref, on peut saisir au vol les histoires qu'elles se racontent. Des histoires à faire peur dont elles se délectent pourtant. Des histoires de belettes sanguinaires et de renards vicieux auxquels elles auraient échappé grâce à leur ingéniosité. De quoi mourir de rire ! Comment une poule serait elle plus maligne qu'une belette agile ou un renard affamé ? autant croire qu'elles ont des dents. Ce sont vraiment de vielles poules. Elles ne pondent plus depuis longtemps. D'ailleurs personne ne vient fouiller dans la paille. La nourriture et l'eau doivent provenir d'un mécanisme automatique parce qu'elles ne meurent pas de faim. Elles sont dures et acariâtres. Cela aussi se reconnait aux sons et à l'intonation de leurs voix. Quelquefois une joute verbale s'engage : ça ne glousse plus ça cocoricotte dans tous les sens On sent bien qu'elles s'échauffent et contestent leur réputation ou leur destin. Mais elles finissent pas oublier et se remettent à glousser, refusant de sortir de leur poulailler, avant de se raconter à nouveau des histoires à faire peur. C'est bête, les poules.

La fabuleuse mais néanmoins réelle histoire du vilain et chétif petit œuf verdâtre (1).

les histoires de la nouille venue d'ailleurs sont exclusivement réservées aux membres de sa tribulture. La voix off tient à préciser que tout autre lecteur qui envisagerait de parcourir même à 100 km/h ce texte, s’exposerait à des conséquences inimaginables et irréversibles et qu’il ne pourrait demander à l’auteure aucun dommage et intérêt sous quelque forme que ce soit ! J’en profite pour passer une petite annonce personnelle : « voix off sujette au vertige cède poste en hauteur : belle vue, ambiance assurée, reprise modique exigée Urgent Écrire à La Nouille qui transmettra » Entre nous, faudrait pas croire que je vais me taper toute la longueur de cette histoire que je subodore pitoyable et interminable. … Part 1 - Problème de voisinage Franchement, ce n’est plus tolérable, grogne Jaune. Le bouclier poli accroché au mur de la caverne accroche son regard et stoppe net ses vitupérations : De ses doigts armés de griffes longues et acérées, Jaune s’affaire un instant à extirper les petits bouts d’os coincées entre ses dents. TRU DVR ERR KK CHSSS dit elle les doigts encore dans la gueule… Rouge qui s’était arrêté avant de rentrer boire son petit tonneau de bière habituel, flotte dans une atmosphère de béate satisfaction ; Notons que de plus, il doit maintenant digérer la demi-douzaine de chevaliers grillés dans leur armure pour être plus juteux mais qui s'avèrent résister plutôt bruyamment aux sucs voraces de son estomac Peux tu préciser ta pensée, ma toute gracieuse, susurre t-il alors qu’il n’a rien écouté Jaune renonce à se mirer et s’affaisse à son tour sur sa couche de rubis provoquant un glissement rutilant assez spectaculaire semblable à une coulée de laves incandescentes. Dans un mouvement très rapide mais, à dire vrai, peu élégant, Jaune rassemble les rubis à l’aide de ses quatre membres, tasse un peu et enroule amoureusement sa longue queue autour du monticule qui constitue alors un nid acceptable. Je te parle de ces affreux Barratchas installés dans la montagne d’en face ! Reprend Jaune qui a de la suite dans les idées pour une dragonne. Le vent souffle perpétuellement dans la mauvaise direction : l’odeur est insupportable ! Ah, euh, boff soupire Rouge qui dort presque, le ventre distendu, la paupière lourde tombant irrésistiblement sur ses yeux remarquablement inexpressifs Si bien, poursuit Jaune comme s’il n’avait rien dit, que tous ces pauvres chevaliers errants en quête de gloire déboulent directement chez nous ! Je passe ma vie à nettoyer ensuite l’allée ! Tu sais bien que je ne digère pas les armures et ils abîment parfois mes écailles avec leurs petites épées brillantes, celles d'un nouvel alliage … et n’oublie pas non plus que nous avons quatre (là Jaune marque une pause assez longue et semble plonger dans une grande perplexité) non cinq œufs qui devraient éclore d’ici à peine une dizaine d’années… Si tu ne fais rien par rapport à ces mangeurs de fromages puants, cela finira mal ! La voix off sur le ton particulier des commentateurs de reportage scolaire : Ici, je me dois d'intervenir. Il est bon de préciser que les barratchas ont cette réputation malodorante collée à la peau et due à un régime alimentaire particulier à base de fromages forts pour ne pas dire franchement puants Rouge, bercé par le ronronnement des paroles de sa charmante compagne pense à part lui : pourquoi, mais pourquoi n’ai-je pas jeté mon dévolu sur une brave petite Rouge… Quel sort m’a-t-on jeté à l’époque pour que je déclare ma flamme à cette jaune, d’une beauté exotique et excitante certes (soupirs lascifs) mais hélas si difficile à satisfaire ! il lui fallait sans arrêt agencer les trésors différemment (cette semaine elle ne voulait que du rouge, ça jurait affreusement avec ses propres écailles au point de lui donner mal à la tête !) en plus il y avait dans la couvée un œuf rachitique, verdâtre du plus mauvais augure qui risquait de ternir sa réputation … La queue de Rouge s’agita et frappa contre des bassines d’or,rouge, bien entendu, au rythme de son énervement imitant parfaitement un roulement de tonnerre … Une idée de passage l’éblouit soudain On pourrait traduire cet évènement d'une exceptionnelle rareté (l'apparition d'une idée dans le cerveau d'un rouge est en effet aussi rare que les poux sur la tête d'un chauve) par : mystérieuse collision de synapse ! Spectacle effrayant même pour un cœur bien accroché et raison de plus pour un lecteur lambda pourvu ne serait ce que d'un poil d'imagination. La tête de Rouge s’illumina soudain comme sous l’effet d’un retour de flamme incontrôlé : il allait faire d’une pierre deux coups … A suivre

Gougounousse

un truc de ouf dedans ma tête un tour de langue qui se répète une faribole, un brimborion comme un manège, dis le, c'est con une babiole dedans ma bouche bien moins brillante qu'une luciole et qui frétille et qui tourniole comme un manège, je sais, c'est louche un leitmotiv dedans mon cœur trois petits sons porte bonheur une bagatelle qui glisse qui glousse à toi, essaye le Gougounousse. (à JF en souvenir)